Voyage à deux vers un horizon vosgien
Publié le 13/04/2019 à 04:08 dans LADEPECHE.fr Castres.
(voir l’article ici)
«Cabotte» et Jean-François, partis pour 3 000 kilomètres de chemin commun.
Les rencontres. La lecture. Les bouquins. Voilà le hit-parade de Jean-François Pascal, en voyage vers le ballon d’Alsace en compagnie de son ânesse. Avec les rencontres loin devant. Et ça marche plutôt bien : «Je suis surpris de l’accueil des gens, les discussions, les invitations… Et quelle que soit la classe sociale.» Le randonneur poursuit : «Ils se livrent sans retenue. Et avec de nobles attitudes, certains me racontent tout ce qu’ils ont sur le cœur : ça fait du bien.»
Mais le résident de Banos (près du Saint-Sever des Landes), homme aux 36 métiers dont éducateur, n’est pas qu’un littéraire. À 61 ans, voilà quatre ans qu’il pense puis prépare son périple de 2 940 kilomètres.
Pour l’heure, sa feuille de route est d’une précision chirurgicale : arrivée à Villelongue, près du lac du Laouzas, le dimanche 7 avril. Les froides rincées des deux jours précédents ont correspondu au repos hebdomadaire dans un gîte de la Salvetat-sur-Agout.
Une solide préparation
L’homme était prêt, après avoir baroudé dans les Alpes. Et «Cabotte» son binôme, avec lequel il est parti le jour où l’on fête aussi les Modestine, le dimanche 24 février. Jean-François précise : «Nous avions fait un essai dans les Pyrénées. Je l’ai acquise au printemps… enfin l’an dernier, en 2018. Auprès de passionnés qui ont permis de sauver cette race des Pyrénées.» Forte corpulence (1,30 m au garrot) pour cette ânesse qui, dans la force de ses 7 ans, est capable de porter jusqu’à un tiers de son poids.
Voilà l’équipage qui a traversé dans toute sa longueur Toulouse la métropole. Comme ici, d’une placide allure proche de 4 km/h : «Cabotte aime ses habitudes, être en sécurité. Face à une situation inconnue, il faut être patient : comme ce matin pour franchir à gué un ruisseau.»
Par le chemin jacquaire d’Arles, le tandem se dirige vers les Cévennes, à raison d’étapes voisines de 20 kilomètres. Un mode de vie déconnecté de l’actualité que Jean-François travaille à partager – quand il n’a pas les doigts engourdis par le froid – sur son ordinateur autonome («ecrivain100lecteurs», blog flâneries) : «Je fais parler Cabotte…». De quoi susciter des vocations ou, à minima, faire rêver.