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Une retraite bien vécue.

Le 30 Juin 2019 GrandCombe-Châteleu.

Il fait chaud. Même très chaud. Un monsieur m’interpelle. Il me demande si l’ânesse n’aurait pas besoin de boire. Il insiste. Il va chercher un seau d’eau et lui présente. Elle n’en veut pas. Comme prévu. Elle devrait faire un effort. Au moins goûter l’eau qu’on lui apporte. Rien à faire. Elle est difficile. Non, elle n’a pas soif. Personne n’a encore réussi à faire boire un âne qui n’a pas soif. Cabotte n’échappe pas à cette règle asine.
– Et vous, vous avez mangé ?
– Non pas encore.
– Vous pouvez rester avec nous. Ma femme prépare le repas. Je vous invite. Vous avez le temps ? De plus la chaleur devient insupportable. Pas un brin d’air aujourd’hui.
J’accepte avec joie. Le midi, il est rare que je mange. J’improvise avec ce que j’ai. C’est plutôt frugal. Pain, fromage, saucisson, fruits, des olives et quelques gâteaux secs. Le tout dans des proportions variables suivant les jours et l’état des réserves. Le minimum syndical pour un randonneur. C’est suffisant pour moi. Donc, quand on m’invite si gentiment, je ne refuse pas.
En attendant leur fils nous buvons l’apéro. Un vin de noix pour moi. Nous ne parlons pas de mon projet mais plutôt de leur vie professionnelle. Ils étaient ambulanciers et avaient une belle entreprise de plusieurs salariés. Elle était très bonne gestionnaire. L’entreprise fonctionnait très bien. Elle leur avait assuré des revenus corrects sans atteindre des sommes astronomiques. Juste ce qu’il faut pour vivre décemment et élever des enfants. Ils coulaient une retraite paisible dans de bonnes conditions matérielles. Ça leur suffisait pour vivre heureux.
J’ai bien mangé, bien bu, bien discuté. À un moment donné il faut se lever, repartir, s’arracher de ce lieu hospitalier et bienveillant.
Leur fils me trouve un endroit pour m’installer la nuit. C’est dans un champ à côté d’un gite. Celui-ci est tenu par une de ses connaissances. Il y a de l’eau pour Cabotte. L’endroit est en plein soleil. La chaleur est intenable. Le Doubs coule en dessous. Par endroit, il se traîne lamentablement entre de hautes herbes dans une zone humide. Le débit est faible. Les moustiques abondent et m’agressent sans répit. Je me sens poisseux. Mes vêtements me collent à la peau. Je voudrais me laver. Ils y a trop de monde en balade dans l’après-midi. Je ne voudrais pas passer pour un exhibitionniste. J’attends la nuit bien avancée et me baigne à poil sous la lune. Enfin lavé, je peux me coucher. Je me sens bien dans ma nouvelle peau. C’est si bon d’être propre. Surtout après une telle journée de chaleur.

 

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