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Quand l’ignorance rend vulgaire.

Le 07 Septembre 2019 Chabreloche.

Une nouvelle journée très physique se terminant par une belle descente acrobatique pour Cabotte. Nous sommes au cœur du Parc Naturel Régional du Livradois-Forest.

Ce n’est pas vraiment plat. Bravo ma Cabotte.

Nous voilà à Chabreloche légèrement secoué, mais satisfaits de notre balade. J’ai une faim de loup. Je vais m’arrêter ici.

Nous sommes sur une des rues principales du village lorsque je repère un restaurant bar parfait pour une pose et manger une croûte. De plus, je trouve un parking avec un arbre pour attacher Cabotte. Une dame forte en gueule m’incendie avec rage et détermination en prenant à témoin quelques passants stupéfaits.

– Vous n’avez pas honte de charger cette pauvre bête. Elle va s’écrouler sous le poids. Vous devriez porter tout ce bordel sur votre dos. Et vous verriez ; ça vous remettrez à votre place. Dans le droit chemin. Pauvre bête !

Je ne réponds pas. Je la laisse se vider d’elle-même. Mon attitude l’énerve encore plus. Elle est folle de rage. Elle m’accuse de tous les maux de la terre. Je suis un voyou, un tyran, un assassin, un moins que rien. Un maltraitant quoi. Elle me certifie que j’aurai des soucis avec la fondation Brigitte Bardot, qu’elle va s’en charger. Elle me menace. Je ne dis rien. Je fais comme si elle n’était pas là. À un moment je me retourne vers elle. Je l’ausculte de la tête aux pieds. Elle est habillée court vêtue comme une jeune fille en verve mettant hélas en évidence un âge plutôt avancé. Elle est maquillée outrageusement comme un sapin de noël en plein mois de juillet… Une ruine mal restaurée. Pour couronner l’ensemble, elle sentait un parfum entêtant avec un soupçon d’aigre-doux en arrière naseaux. À croire qu’elle s’en était pulvérisé la moitié d’un flacon. Se sentant observée, elle se retourna d’un coup tout en continuant de pester à mon encontre.

– Vous aurez de mes nouvelles, m’assura t’elle. Elle montrait du doigt le ciel me signifiant ainsi par ce geste menaçant que la foudre de la justice me tomberait dessus pour me mettre à l’index. Me condamner.

Un homme qui avait assisté à la scène résuma en quelques mots la situation. Il en rigolait, mais avec un zeste d’indulgence.

– Elle est dingue cette pauvre femme, c’en est presque comique. N’est-ce-pas ? Elle est partie vraiment fâchée. Je crois.

– C’est une malade. C’est son histoire. Je ne réponds pas à ce genre d’affront. Elle en était fatigante de malhonnêteté à la fin. Tellement sûre d’elle ! Qu’en penses-tu ma Cabotte ?

– Il faut l’interner. Elle était catégorique et concluante. Affaire classée. Oubliée.

Je rentre dans le bar-restaurant. Il était tard. Il restait quelques clients qui traînaient à table. Un homme sur un fauteuil roulant vint à ma rencontre. C’était un as du déplacement. C’était le patron. Il était plein d’entrain et discutait à la volée avec les uns et les autres. Il avait la pêche. Rien ne semblait impossible pour lui.

Comme il était tard, je commandai un sandwich pâté cornichons et un demi. Nous discutâmes de mon périple. Il m’indiqua un lieu pour la nuit. Un ancien camping municipal désaffecté. Il y avait encore de l’eau potable disponible. Il connaissait le maire. Je peux m’y installer sans y être dérangé.

Le maire est passé voir si tout allait bien en fin d’après-midi. Il revenait d’une exposition d’un nouveau fabricant de couteaux dans la pure tradition de ceux de Thiers (cette ville, avec Laguiole, étant une des capitales de la coutellerie en France).Il m’en a offert un. Il ne semblait pas très convaincu du résultat. Il ira bien pour moi. Un souvenir.

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