un village surprenant
Le 02 Mars 2019 Castelnau Rivière Basse
Cabotte et moi avons eu le même ressenti à Castelnau Rivière Basse qui, comme son nom ne semble pas l’indiquer, se trouve au sommet d’un colline!
Nous tournons comme des abrutis dans les rues à la recherche d’un lieu pour brouter et pour planter la tente. Pas un chat. Nous sommes samedi 02 Mars vers 16H00. Seules quelques voitures sont garées en bordure de trottoir. On pourrait penser que les habitants sont partis. Mais pour aller où ? Pas un bruit non plus. Rien ne semble bouger à l’intérieur des maisons. Pas une âme à notre portée. Ce village est inquiétant. La possibilité de trouver un lieu pour la nuit devient un réel souci.
J’aperçois un panneau gendarmerie. Une gendarmerie ! Ce n’est pas possible. Pourquoi faire ? Il n’y a personne. Je n’y crois pas. Nous nous y dirigeons dans l’espoir d’avoir des renseignements sur ce village fantôme.
J’appuie sur l’interphone de la gendarmerie. Après un long moment d’attente, une voix lente d’outre-tombe me répond.
– Ici la gendarmerie de Tarbes.
– Tarbes ?
– Oui de Tarbes ? À Castelnau Rivière Basse il y a juste une permanence. Moi je suis à Tarbes. Le samedi il n’y a personne. Que puis-je pour vous ?
– Je ne trouve justement personne pour me renseigner. Pas un habitant en vue. Je cherche un endroit où me poser pour la nuit. Il est à peine 16H00 et pas un chat à la fenêtre.
– Je ne peux rien pour vous.
– Merci.
Réponse laconique et sans perspectives.
Alors que nous retournions nulle part, un jeune homme nous approche et sans raison me tend 10 euros. Je refuse. Je ne fais pas la manche. Parais-je si misérable ? Il insiste jusqu’à mon agacement. Que me veut-il ? Ça craint ce pays. Avançant toujours avec le jeune homme aux trousses, je m’adresse à mon sauveur. Il déchargeait sa voiture. Je lui explique ma demande rapidement en espérant que le jeune homme parte. Ce dernier était très collant. Il s’intéressa alors à Cabotte qui, elle, s’en foutait. J’ai fini par prendre les 10 euros du jeune homme. Il insistait trop. « C’est bien ce que vous faites, c’est bien, etc. ». Il n’arrêtait pas. Je me demandais s’il n’était pas un brin simplet voire pire.
Mon sauveur était le président des fêtes de Castelnau Rivière Basse. Il organisait pour le soir même une fête gesticulée pour les jeunes (style de musique non précisé ou inconnu à mes yeux !). Me voyant dans l’embarras, il me dit de planter ma tente dans son jardin. Celui-ci étant assez grand pour faire brouter Cabotte. Nous avons cohabité sans difficultés.
J’ai ensuite intégrer le comité des fêtes. Ils m’ont invité à manger avec eux. Bon repas, bonne ambiance et bonne bouteille de Madiran. Moi qui croyais que le Madiran était de la piquette. Quelle ne fut pas ma surprise. Pas une aigreur d’estomac ni de tête lourde. D’ailleurs mon voisin de table, un employé d’un vignoble très côté, dont je ne me souviens plus du nom, défendait son vin avec ferveur. Il aimait son dur métier. Il alla me chercher une bouteille pour le voyage. Les femmes du comité, très dissertes et alertes, me firent un généreux sandwich constitué de tranches de rosbif et de porc aillé. J’en ai eu pour deux jours. Un délice inespéré.