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Un camping pour motard uniquement.

Le 16 Avril 2019 Lunas.

Nous voilà arrivés à Lunas. Il pleut à fond les grelots. Je fais quelques courses et m’informe des possibilités d’un herbage pour Cabotte et d’un lieu abrité pour moi, la tente étant trempée de la nuit dernière donc impossible à monter. Rien pour Cabotte. Pas un brin d’herbe au village. De plus le centre équestre est fermé. Aucune chance potentielle. J’en suis persuadé.
Désabusé, pratiquement une heure que nous tournons en rond avec Cabotte, j’interpelle un pêcheur. Je lui expose mon problème. Il me dit qu’il y a à huit cents mètres après le village un camping uniquement pour les motos.
– En cette période ils pourraient recevoir quelqu’un. Ils sont sympas et je suis sûr qu’ils n’hésiteront pas à vous accueillir.
Et nous voilà partis pleins d’espoir. Les huit cents mètres me semblent longs. D’après mes calculs nous en sommes à deux kilomètres. J’aperçois une dame qui nous confirme que le camping est devant nous. Nous ne l’avons pas loupé. Une chance. Il existe bien.
En contre bas je l’aperçois enfin. À l’entrée il est marqué : « camping, rendez-vous moto ». 100% motard.
J’entre dans le camping. Un monsieur vient à ma rencontre.
– Est-ce que vous pouvez m’héberger pour une nuit ? À Lunas ce n’est pas possible pour l’ânesse.
– Vous savez, c’est uniquement pour les motards. En plus le camping n’est pas encore ouvert. Mais je vais demander à la patronne.
Celle-ci arrive et confirme que c’est uniquement pour les motards. Cabotte fait du charme et moi je suis dépité. Il devrait y avoir une solution. Nous ne sommes pas des pestiférés, nous sommes seulement mouillés et mal barrés en ce temps à ne pas mettre un chien dehors.
Elle accepte et me demande si le canapé face au bar me conviendrait.
Sûr qu’il me convient ! Il est dans un recoin ouvert vers l’extérieur mais à l’abri du vent et de la pluie. Cabotte quant à elle, sera derrière dans un espace de verdure suffisant. En fin d’après-midi le soleil comme par enchantement nous nargue.
Le soir venu je suis invité à prendre l’apéro. La personne qui m’a reçu met un fond de musique. De la bonne. Il est DJ quand le camping est ouvert. D’ailleurs, celui-ci ouvre dans quelques jours pour la saison. Je sors mon saucisson. Me voilà avec deux pastis bien servis dans le cornet. Je résiste bien malgré la fatigue.
Je suis invité à manger avec eux et leur ami suédois (D J) qui vient chaque année travailler avec eux. Un motard lui aussi.
Christine et Didier savent recevoir. Ils aiment recevoir. Christine dit faire une cuisine classique pour les motards. Elle est autodidacte en ce domaine (hors saison elle est infirmière) mais ses recettes sont méthodiquement préparées. Elle sait satisfaire ses clients. Elle les connaît bien. Certains viennent depuis plusieurs années. Elle ne cuisine que le soir à une heure précise après avoir fait l’appel.
Le fait de n’accueillir que des motards est un choix. Eux-mêmes sont motards. Il existe en France cinq campings de ce type.
Les motards sont des personnes de toutes les classes sociales. Une fois équipés de leur combinaison ils forment une sorte de famille avec des codes bien précis et compris par tous. Il y a une uniformité et une reconnaissance entre eux. Ce sont des motards dans toute leur splendeur.

Didier me confirme que c’est une clientèle facile. En journée ils roulent en solitaire ou en groupe et le soir ils se retrouvent au bord de la piscine puis autour d’une bonne table. Ils font aussi de belles fêtes le soir. C’est un lieu convivial et de retrouvailles heureuses.
Et que se racontent les motards lorsqu’ils se rencontrent ? Des histoires de motards. C’est évident.
Bonne route à vous tous.

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