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Quel beau texte !

Le 25 Mai 2019 Lans-en-Vercors.

C’était une étape de transition. Rien de particulier à signaler.
Je suis reçu par la fille d’un de mes amis de Paris. C’était dans une belle et vaste maison familiale du Vercors. Anooradha, je l’ai connue quand elle était encore adolescente. Elle en a dix de plus. Rien à voir. C’est une adulte clairvoyante. Nous avons beaucoup discuté de tout dans le désordre. Mais une chose me restera. Elle m’a lu un de ses textes sur la vieillesse. Elle a eu une expérience professionnelle dans un EHPAD ou maison de retraite. Son texte est pour moi d’une grande qualité littéraire. Il est cru, violent, irrésistible et effrayant de véracité. Ça a l’odeur du vécu, bien ressenti et traduit sans concessions mais avec une pointe d’impuissance empathique. La description des corps douloureux en déliquescence irréversible est tout en finesse et sensibilité. Elle les a approchés et touchés de si près !
Le style est fragmentaire et vivant, bien emballé, malgré la froideur du sujet. Elle va d’une personne à l’autre, d’un prénom à l’autre, d’une impression à l’autre, d’un corps à l’autre, d’une histoire à l’autre, d’un descriptif à l’autre, d’un état d’âme à l’autre, d’un caractère à l’autre, etc. Tout cela dans une logique implacable du vieillissement et de l’abandon de ce que l’on a été et que l’on sera plus. Même la sexualité est abordée sans tabou. Tout cela est une mise à nu d’une extrême complexité.
Bravo. Quand tu en fais la lecture tu me dis que les gens sont décontenancés voire pour certains horrifiés. C’est bien normal. Ce qui pourrait être sordide aux yeux de certains est ici magnifié. Nous sommes tous concernés ; soit par le vieillissement d’un être cher, soit par notre propre vieillissement. À chacun son tour.

 

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