Que demande le peuple ?
Le 19 Avril 2019 Saint-Pierre de la Fage.
Nous étions en montée en train de marcher en ramant sur une route assez fréquentée quand une voiture nous dépasse et s’arrête à notre niveau. Le conducteur me demande de le rejoindre un peu plus loin dans un endroit sécurisé sur le bas-côté de la chaussée. Je me demandais ce qu’il nous voulait. De plus il semblait pressé.
En quelques mots je lui explique ma démarche. Il est ravi ; et le voilà qui m’explique qu’il est organisateur du festival du Roc Castel au Caylar dans le Larzac. Festival faisant l’éloge du voyage lent. Cabotte et moi nous tombions bien. La lenteur étant notre lot quotidien depuis déjà presque deux mois.
Cet homme certainement à la retraite était déconcertant de vitalité et de prise instantanée d’initiative et de décision. Il m’invitait au festival pour participer et témoigner de notre aventure avec Cabotte. Je correspondais intuitivement à leurs critères. Il n’avait pas besoin d’en savoir plus. C’était la première fois de ma vie que j’obtenais aussi facilement une participation à quelque chose sans avoir à le demander. Cette rencontre spontanée mais heureuse a de quoi surprendre.
Ce qui est encore plus marrant c’est que j’avais rencontré son fils à Lodève par le biais d’une élue responsable entre autres de la vie culturelle de cette ville. Il tient une librairie. Il devait en parler à son père pour qu’il essaye de me contacter justement pour le festival. Drôle de coïncidence.
Il me trouve en quelques coups de fil un hébergement chez une personne, elle aussi organisatrice du festival. Les réseaux fonctionnent à plein tuyaux.
Celle-ci m’appelle et me dit qu’elle ne sera pas chez-elle ce soir. Arrivée au village elle m’indique toujours par téléphone où se trouve le champ. Nous nous installons rapidement. Un homme est venu me voir. Il n’était pas très heureux de nous voir là. Je le sentais. Il avait l’air méfiant mais en quelques mots je l’ai rassuré ou du moins je l’ai cru. Il ne s’est pas opposé à ce que nous restions dans le pré. Je lui ai confirmé que nous repartirions le lendemain. Ça l’a réellement soulagé. La aussi je le sentais. Il m’a même indiqué où se trouvait la fontaine d’eau potable dans le village. C’était le maire du village. Je l’ai appris plus tard.
Le lendemain je vais chez elle pour la remercier. Je lui explique mes déconvenues sur les sentiers empruntés où je dois régulièrement revenir sur mes pas. Elle m’organise en peu de temps l’itinéraire pour arriver au cirque de Navacelles sans que j’aie à me soucier des passages possibles ou pas avec Cabotte. Elle connaît très bien les causses du sud du Larzac. Elle est une cavalière expérimentée et s’y ballade très souvent. Elle m’a tracé mon nouvel itinéraire que j’ai pris en photo sur mon portable. Nous devrions bien nous en sortir, les doigts dans le nez pour moi, et, les sabots dans les naseaux pour Cabotte.
Trotte, trotte ma douce Cabotte. Trotte. Cli que cla que, cli que cla que à l’infini. Sans souci de savoir où poser ton pied. Vive ma Cabotte. Cli que cla que à l’infini.
Merci pour tous ces conseils judicieux et à bientôt en 2020 pour le festival du Roc Castel. J’aurai certainement de la matière à livrer à celui qui viendra m’écouter.