pêle-mêle des rencontres
Les 08, 09, 10, 11 et 12 Avril 2019 Les soirées au gite de Murat-sur-Vèbre.
Elles furent très particulières suivant les personnes présentes et les groupes constitués.
J’ai rencontré des personnages épiques. Pêle-mêle il y avait : L’énamouré passant son temps au téléphone portable à nous faire partager sans une once de pudeur les nouvelles liaisons avec sa nouvelle compagne ; le ronfleur invétéré rythmant nos insomnies forcées et entretenues au fil de la nuit ; l’homme heureux adorant faire la vaisselle et faisant celle des autres ; le divorcé aigri par tant d’années perdues, maltraité et harcelé des années après par son ex ; le néo philosophe en rupture de vie prônant de nouveaux modèles de société ; le scientifique étayant des théories fondées sur des rumeurs glanées dans le fourre-tout d’internet ; le taiseux enregistrant tout en attendant d’y voir plus clair, etc. J’en oublie des vertes et des pas mûres. C’était parfois sans limites. Quant à moi j’entretenais les diverses polémiques en me marrant des conneries que l’on pouvait déblatérer à la volée. Rien de sérieux en réalité. Mais beaucoup de bonne humeur.
Ce n’était pas tous les jours comme cela heureusement. Les personnes fatiguées voulaient dormir. Un grand respect en général et de la convivialité au moment des repas parfois partagés avec ce que chacun avait à proposer.
J’ai rencontré un drôle de personnage. Un type grand, puissant, d’un certain âge, la barbe fournie et rousse de plusieurs mois, il ne cessait depuis 2007 de parcourir le chemin de Saint Jacques de Compostelle du nord, au sud, d’est en ouest, des allers et retours incessants. Une personne l’avait aperçu près de Conques. J’avais l’impression qu’il ne s’arrêtait jamais. C’est ce qu’il essayait de me dire. Il parlait un mélange d’Allemand, de Français et d’Espagnol. Moi qui suis très limité en langues je ne comprenais pas grand-chose. En revanche ses pieds étaient en très mauvais états. Il avait une cheville très enflée à la limite d’une infection grave. Cela ne semblait pas l’inquiéter pour autant. J’ai recouvert avec précaution et à son insu ses chaussures d’un sac plastic tant elles fleuraient bon les odeurs macérées des sentiers printaniers. Il ne se rendait compte de rien. C’était un errant sans destinations précises. Où est-il parti ? Telle est sa destinée.