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Le 02 Juillet 2019 Grand’ Combe-des-Bois.

Une journée chaude. Nous arrivons au village. Rien ne respire. Tout le monde est parti vers on ne sait quelle destination. Pas une âme qui bouge. La mairie est fermée. Les lourdes bâtisses luttent pour rester debout. Même l’église ne semble pas à son aise. Elle s’aplatit sur elle-même et respire mal. Elle étouffe. Je ne sais pas si c’est la fatigue mais j’hallucine. C’est la vision que j’ai du village à ce moment-là. Pas même l’ombre d’une queue de chat. C’est un petit village écrasé par la chaleur estivale d’un début d’après-midi.
J’entends du bruit derrière une haie assez haute. Je ne vois rien. Il y a quelqu’un. J’en suis sûr. Je me dirige vers l’endroit quand je croise le regard d’un homme. Celui-ci me regarde, essaye de comprendre ce que je fais chez-lui. Je lui explique en quelques mots. Je commence à avoir une certaine expérience. D’ailleurs suivant les personnes mon discours s’adapte. C’est instinctif. Souvent convaincant. Pour certaines personnes il faut être bref et aller à l’essentiel. Pour d’autres au contraire une explication longue et argumentée est exigée. En quelques mots il comprend ma présence.
– Pour votre âne. Au fait comment il s’appelle ?
– C’est une ânesse des Pyrénées. Elle s’appelle Cabotte.
– Pour Cabotte vous la mettez là sur ce bout de terrain. Elle sera à l’ombre. Il y a de l’herbe. Quant à vous, vous pouvez vous installer devant chez nous. Vous avez de l’eau juste là. Il y a un robinet.
Sa compagne vient nous rejoindre un peu plus tard. Nous bavardons gentiment de choses et d’autres autour d’une bière. Je les trouve sympathiques.
Ils travaillent chez eux. Gilles donne des cours de guitare. Claudine est coach en entreprise et manage en réseau par le biais d’internet. Les journées s’organisent ainsi suivant les rendez-vous programmés. Aujourd’hui ils n’ont guère de disponibilité. Je resterai donc seul dans leur jardin. Le soir ils n’ont pas oublié de me préparer un bon repas. J’ai beaucoup apprécié la salade de fruits. Mon dessert préféré. À croire qu’ils le savaient.
Le lendemain nous sommes partis vers 7h30. Pas un bruit dans la maison. Les volets étaient clos. Ils dormaient certainement. Je leur ai laissé un petit mot.
« Merci pour l’accueil et le repas. Bonne journée »


Ce matin-là Cabotte avait crotté abondamment dans le jardin. J’ai mis 20 bonnes minutes à ramasser ses verdâtres boulettes luisantes à souhait et merveilleusement bien calibrées. Je peux vous affirmer qu’elle est loin de l’occlusion intestinale.
– Cabotte tu pourrais au moins te retenir. Attendre que l’on soit parti avant de te relâcher. C’est du boulot à ramasser toutes tes merdes.
Elle se tait. Ce n’est pas son problème. Son éducation lui permet de chier sans retenue là où elle se trouve. Il faut accepter. Et ramasser ses merdes sans broncher. C’est mon boulot.

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