Drôle de journée.
Le 07 juillet 2019 Meslières, Glay.
Je m’installe près du stade après avoir obtenu l’autorisation de la mairie. La chaleur est suffocante. Nous sommes exposés en plein soleil. Mon cerveau tourne au ralenti. Je trouve un peu d’ombre sous un chêne. Je déplie mon siège portable. Je m’affale dessus complètement anesthésié. Je ne bouge pas. Je m’assoupis. Je souhaite la nuit au plus tôt. Ce soleil va me rendre dingue. Je transpire sans rien faire. Je colle comme un timbre. Je me mets à espérer la pluie. Un orage serait le bienvenu par ces temps de canicule. Comme la veille mais sans le son. Le tonnerre. Comme dans un film muet. Des paquets d’eau venant du ciel et moi dessous à courir dans tous les sens, sur ce stade où l’herbe commence à avoir par endroit une couleur pâle. Ça sent le roussi d’été. La végétation a soif.
Je monterai la tente plus tard. Mes bras sont trop lourds et semblent toucher le sol. Je suis resté ainsi des heures à ne rien faire. Je ne me plains pas : j’attends la fin de la journée. Des heures plus fraîches.
Cabotte reste près de moi. Elle aussi elle attend ; debout, immobile, le regard lointain et vide. Elle souffre en silence. En plus elle a une nuée de mouches qui lui tournent autour. Heureusement pas de taons. Ils ont mystérieusement disparu. Elle serait devenue folle. Nous n’avons rien à nous dire. Nous subissons le même chaos : la chaleur. J’ai oublié de donner à boire à Cabotte. Elle ne m’a rien demandé. Je deviens négligent. Je dois me reprendre. Mais il fait trop chaud.