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De pissenlit en pissenlit je m’éloigne loin de mon maître.

Le 14 Avril 2019 Les Monts d’Orb.

Magnifique balade et grimpette très physique. Cabotte est exceptionnelle d’adresse et de puissance. Je me laisse aller à divaguer sans souci. L’étape est courte et nous nous installons juste en dessous du col du Layrac. Les montagnes sont belles et le coucher de soleil est, malgré le froid et le vent, plein de promesses pour le lendemain. Enfin c’est ce que j’espère et crois. Croire devient ici une forme de certitude envisageable. Même s’il fait presque beau c’est déjà ça de gagner.

Cabotte a peu à manger. Elle n’est guère exigeante, elle broute ce qu’elle trouve. Elle a envie d’être seule et me le fait comprendre. Elle me fuit et tente de se faire la belle. Je l’avais laissée libre pour plus d’espace à brouter. Elle a tendance à se laisser porter par les plantes qu’elle trouve et ainsi s’éloigne irrésistiblement de là où je suis. Pas folle la guêpe. Dans ces cas elle ne se retourne jamais. Dès qu’elle sent que je suis derrière elle se met à courir comme si elle avait envie de jouer. Juste pour me montrer sa désapprobation et me narguer.
– Fous-moi la paix de temps en temps, tu es trop sur mon dos, me lança-t-elle.
– Si je te laisse faire je te retrouve en bas en train de manger dans un pré. Je n’ai pas envie de te courir après. Tu m’as déjà fait le coup dans les Pyrénées. Une demi-journée pour te retrouver et beaucoup de dénivelé dans les jambes. Merci.
Je l’attrape enfin et la ramène près de la tente. Elle ne s’y oppose pas. Elle semble heureuse de notre retour au camp.
– C’était juste pour rigoler, me confia-t-elle.
– Ce sera pour une autre fois, lui dis-je en lui massant le dos. Elle sait ce qu’elle veut. Son caractère est entier. Elle est capable de retourner une situation en un tournemain dont elle a la malice et le secret.

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